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Parler chiffres sans endormir son auditoire
Connaissez-vous Florence Nightingale ? C’est une infirmière britannique, pionnière des soins infirmiers modernes et de l’usage des statistiques dans le domaine de la santé. Envoyée sur le front de Crimée en 1854, elle a été horrifiée par le taux de mortalité des hôpitaux de campagne. Elle a alors mis en place une série d’innovations qui ont fait leurs preuves : logistique, stérilisation du matériel médical, confinement des malades, etc.
À son retour, elle a entrepris de diffuser ces nouvelles pratiques dans les hôpitaux du Royaume-Uni, en s’appuyant sur sa riche base statistique. Mais elle a rapidement dû se rendre à l’évidence : ses chiffres ne suffisaient pas à faire bouger ses interlocuteurs. Des arguments tels que : « Au cours des sept premiers mois de campagne, 13 095 soldats anglais ont été hospitalisés et 7 878 sont morts » ne les touchaient pas. Elle a alors tenté plusieurs approches, d’une efficacité croissante : ramener ses chiffres à une plus petite échelle (« 3 soldats hospitalisés sur 5 sont morts ») ; raviver des souvenirs forts en émotions (« Le taux de mortalité dans nos hôpitaux de campagne a dépassé celui de la grande peste de Londres ») ; user d’analogies chocs (« C’est comme si nous avions aligné ces hommes sur la plaine de Salisbury et les avions fusillés »). Ces ajustements rhétoriques, associés à sa ténacité légendaire, ont fini par payer.
Découvrez dans la dernière Synthèse Manageris pourquoi notre cerveau a tant de mal à traiter les données chiffrées – un paradoxe à l’ère des big data – et comment, à l’image de Florence Nightingale, interpeler son auditoire avec un « data storytelling » efficace.
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