L’entraide, un levier de leadership

À l’ère du travail collaboratif, délimiter son rôle est souvent complexe. Là où un chef distribuait auparavant des tâches précises, il faut désormais composer avec tout un écosystème de collègues plus ou moins proches, voire de partenaires externes, susceptibles de nous demander un coup de main. Dans ce contexte, rendre service crée doublement de la valeur. Le collectif s’autoorganise ainsi efficacement autour de projets. Et celui qui apporte son aide valorise ses compétences et peut même les développer. Il tisse aussi un réseau de liens solides, fondés sur l’interdépendance.

Aider ses collègues ne signifie pas pour autant se mettre entièrement à leur service. En témoigne l’exemple de Sarah, jeune manager dans une banque d’investissement. Désireuse de faire sa place, Sarah a d’abord répondu favorablement aux sollicitations de ses collègues. Fatalement, elle s’est trouvée rapidement submergée et s’est vue contrainte de se dédire de certains de ses engagements – suscitant des déceptions légitimes. En réaction, elle a ensuite basculé dans l’excès inverse, déclinant presque systématiquement les demandes de soutien de ses collègues pour se focaliser sur « son » travail. Elle a alors constaté que, faute d’appuis internes, sa carrière plafonnait, malgré ses bonnes performances. Puis, sur les conseils d’un coach, Sarah a recommencé à apporter son aide sur des projets transverses, mais cette fois de manière plus ciblée. Elle s’est notamment chargée du réseau interne des femmes cadres de la banque. Chaque semaine, elle a consacré quelques heures à organiser des événements internes, animer des ateliers, intégrer des jeunes recrues, etc. La démarche s’est révélée doublement fructueuse : Sarah a pris l’habitude de parler en public – ce qu’elle avait toujours détesté faire – et son profil de leader s’est peu à peu affirmé, jusqu’à lui ouvrir finalement la porte d’un rôle de direction.

Cet exemple illustre à la fois l’intérêt d’aider, mais aussi la difficulté à trouver un équilibre. Aider qui et sur quels sujets ? Aider dans quelles limites ? Et comment être efficace dans cette démarche ? Au-delà d’un état d’esprit altruiste, l’entraide constitue une forme d’investissement. Et, à ce titre, il est conseillé de se doter d’une véritable stratégie d’aide.

Dans cette synthèse :
– Rendre service avec discernement
– Aider les autres, un investissement stratégique
– Six façons d’aider les autres sans faire les choses à leur place