Le lien social à l’épreuve du travail hybride

Le lien social est au cœur de la performance des entreprises – qu’il s’agisse de l’attachement du collaborateur à l’organisation ou des liens humains tissés par les collaborateurs entre eux. Il assure la cohésion du collectif, nourrit le bien-être et l’engagement des collaborateurs, encourage des coopérations fructueuses. Dans certains cas, il est si fort qu’il agit comme bouclier dans les situations de crise.

Ce n’est donc pas sans inquiétude que certains dirigeants et managers voient se pérenniser une organisation du travail hybride, dans laquelle les collaborateurs travaillent à distance pour une part significative de leur temps. Certes, la plupart des entreprises continuent d’imposer au minimum deux jours de présence au bureau. Mais est-ce suffisant pour assurer la socialisation des équipes, la diffusion d’une culture commune, des collaborations de qualité ? On se rappelle l’expérience malheureuse de Yahoo! en matière de télétravail partiel, à laquelle de nombreux observateurs avait attribué le ralentissement de l’innovation au sein de l’ex-société star des débuts d’Internet.

Si ces préoccupations sont légitimes, elles ne doivent pas réduire la question du lien à celle de la présence au bureau. Pour commencer, le lien social se crée à travers toutes les interactions, y compris les échanges à distance – pour peu que les interlocuteurs y investissent le bon niveau d’attention. D’ailleurs, certaines sociétés comme IBM ou la MAIF n’avaient pas attendu la pandémie pour recourir au télétravail intensif, tout en préservant une forte homogénéité. L’éditeur américain WordPress a même fermé son siège et opté pour le télétravail à 100 % depuis 2017. D’autre part, le fait d’être présents dans un même lieu ne garantit en rien la bonne socialisation. Des entreprises en ont fait l’expérience à leurs dépens : sommés de revenir au bureau après la pandémie, leurs salariés ne se sont pas réengagés pour autant. Certains y voient même l’explication de la grande vague de démissions qui a marqué la sortie de la crise sanitaire.

En réalité, le lien social a besoin d’être cultivé. Et le passage au travail hybride est l’occasion de remettre à plat la manière dont on le crée et on l’entretient avec ses collaborateurs.

Dans cette synthèse :
– Trois fausses bonnes idées pour maintenir le lien dans les équipes hybrides
– Préserver des liens forts dans les équipes en travail hybride
– Se montrer empathique à distance