Affirmer son identité professionnelle

L’authenticité est aujourd’hui un élément essentiel dans la définition de son identité professionnelle. Les enquêtes sociologiques montrent que la quête d’authenticité est une tendance de fond, accélérée par les grandes mutations contemporaines. D’un côté, les collaborateurs – et pas seulement les plus jeunes – préfèrent les managers authentiques et inspirants. De l’autre, les managers aspirent à se réaliser au travail « tels qu’ils sont » – avec leurs convictions, leur personnalité, toutes les facettes de leur individualité.

Cependant, afficher son identité professionnelle en cherchant seulement à rester authentique serait risqué. D’abord, on ne peut pas ignorer le cadre dans lequel on évolue. À chaque rôle professionnel sont attachées des attentes – en termes de résultats, mais aussi d’image et de style relationnel. De plus, qu’on le veuille ou non, il existe dans l’entreprise des jeux de pouvoir et d’influence face auxquels une transparence totale serait naïve. Exposer son identité sans filtre, par souci d’authenticité, peut ainsi s’avérer contre-productif. C’est l’expérience qu’a vécue cette cadre du secteur de la santé qui avait toujours revendiqué un style coopératif et une grande liberté de ton avec ses équipes. Lorsqu’elle a été promue à la tête de son entreprise, fidèle à elle-même, elle a partagé ouvertement à la fois son enthousiasme et ses doutes lors de son discours inaugural. Or de nombreux collaborateurs, qui ne la connaissaient pas personnellement, avaient besoin d’être rassurés sur ses qualités de leadership. L’inquiétude qu’elle a créée, dans une période incertaine pour le groupe, lui a par la suite rendu très difficile de s’imposer.

L’authenticité peut aussi nous conduire insidieusement à une vision figée de notre personnalité. Se dire « Je suis comme je suis » est une croyance limitante : les psychologues soulignent qu’il est plus intéressant de se penser comme une personne toujours en devenir.

Bien sûr, porter sans cesse un masque et « être un autre » serait vain – et épuisant. Mais se contenter d’« être soi » n’est pas non plus la panacée. C’est dans la nuance que se trouve la réponse : il faut surtout moduler les parts de soi que l’on montre, et aider les autres à les interpréter.

Dans cette synthèse :
– Communiquer sur son identité avec authenticité
– Travailler son image professionnelle sans se trahir
– Affronter les moments de doute sur son identité