Aiguiser sa concentration
Nos environnements de travail sont peu propices à la concentration. À l’époque des espaces collaboratifs et des nouvelles technologies, comment rester maître de son attention et préserver sa productivité personnelle ?
Alors que le QI moyen avait progressé de 21 points entre les années 50 et les années 80, la tendance se serait inversée en 1995. Depuis cette date, le QI reculerait de 0,48 points par an, si bien que le gain des décennies antérieures serait désormais effacé. Pourquoi la génération actuelle est-elle moins performante que la précédente ? Sans doute les causes de cette chute sont-elles multiples, mais on ne peut pas s’empêcher d’établir un lien avec nos difficultés de concentration.
Comment notre cerveau pourrait-il encore analyser, approfondir, apprendre, alors que nous sommes en permanence sous l’emprise des technologies et tiraillés entre mille sollicitations ? Sans cesse dérangés par une notification, la question d’un collègue, l’irruption d’une urgence à gérer, nous avons le plus grand mal à mener à bien des tâches de fond. Nous en avons d’ailleurs souvent perdu l’habitude : même en l’absence de distraction externe, nous sommes fréquemment tentés de nous disperser. Un Français consulte son smartphone en moyenne 221 fois par jour, selon une étude du cabinet d’études marketing Tecmark ! Une directrice des ressources humaines dans un grand groupe confesse : « J’ai l’impression d’être un coureur sans endurance. Je ne sais plus me concentrer au-delà de quelques minutes. Je réponds au téléphone, aux mails, je passe du temps en réunion, mais quand il faut réfléchir ou rédiger une note sur un sujet de fond, je trouve cela incroyablement difficile. Je procrastine pendant des jours. » Une situation dans laquelle se reconnaissent aujourd’hui de plus en plus de salariés.
L’érosion de la concentration n’est pas anodine. Outre son impact évident sur la productivité, elle peut engendrer du stress, un sentiment de culpabilité et la frustration de ne pas avancer comme on le voudrait dans son travail. À l’inverse, quoi de plus satisfaisant que d’arriver à se plonger totalement dans une tâche, pour constater ensuite que l’on a abattu un travail considérable sans même avoir vu le temps passer ?
Cette disposition d’esprit particulière ne doit rien au hasard. Pour y parvenir, il faut d’abord prendre conscience de tous les facteurs qui nous poussent à nous disperser : ils sont aussi bien internes qu’externes. Il faut ensuite adopter de nouvelles méthodes de travail, s’astreindre à prendre de nouvelles habitudes. Bref, considérer que la concentration n’est pas un don, mais une aptitude à développer !
Dans cette synthèse :
– Quatre stratégies pour maintenir sa concentration dans la durée
– Mieux se concentrer pour gagner en efficacité
– Garder la maîtrise des nouvelles technologies
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