Conduire un projet face à l'opposition
Quoi de plus pénible que l’irruption d’une opposition farouche à un projet ? L’attitude adoptée face à celle-ci est un facteur déterminant de succès. Comment respecter les opposants actifs sans pour autant négliger ses alliés ni la majorité silencieuse ?
Lorsqu’on lance un projet de changement, on s’expose quasi inévitablement à affronter des résistances, voire une opposition ouverte. La façon de réagir à cette opposition est déterminante pour le succès du projet.
En effet, comment réussir le changement si ne serait-ce qu’une partie des équipes y est hostile ? Certes, une position d’autorité donne l’option de passer en force. Mais chacun sait que la résistance passive fait des ravages. On pourrait aussi considérer que si la majorité des collaborateurs adhère au projet, les conditions sont réunies pour sa réussite. Mais combien de projets de changement ont échoué parce qu’un petit nombre d’opposants actifs avait réussi à semer le doute ou à bloquer l’avancement ? Mieux vaut donc traiter le problème à la racine et s’efforcer en amont de lever les objections plutôt que subir les conséquences de la frustration d’une minorité.
Surtout, adopter la bonne attitude face à l’opposition peut constituer un puissant levier de mobilisation. C’est ce qu’a découvert un président d’association qui proposait un projet d’investissement aux conséquences lourdes. La décision devait se prendre à la majorité des sociétaires. Une étude préalable lui avait montré qu’environ 55 % d’entre eux étaient favorables ; moins de 10 % étaient fermement opposés ; et les autres étaient indécis. La présentation du projet a déclenché un tollé de la part des opposants. Alors que le président s’efforçait de répondre à leurs critiques, le débat s’est généralisé. Partisans et opposants au projet se sont affrontés avec virulence, échangeant arguments et noms d’oiseaux. « Tout a été dit », a affirmé l’un des participants. Passant finalement au vote, le président a eu la grande surprise de découvrir que 80 % des sociétaires avaient finalement décidé de voter « pour ». « Jamais la motivation n’avait été aussi palpable », souligne-t-il. « Nous sortions d’une crise, mais chacun savait désormais pourquoi il s’engageait ».
Prendre le temps et déployer l’énergie nécessaire pour gérer l’opposition, même très minoritaire, est un investissement largement rentabilisé. Mais comment s’y prendre pour éviter que les opposants ne contaminent le reste des équipes ?
Dans cette synthèse :
- Faire avancer un projet qui rencontre une forte opposition
- Quelle attitude adopter face à la contradiction ?
- Quelques tactiques pour obtenir l’engagement des autres sans recourir à l’autorité
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