Décloisonner l’entreprise
Naguère très performantes, les organisations « en silos » s’avèrent moins pertinentes face aux environnements complexes actuels. Comment remédier aux défauts d’un modèle d’organisation auquel nous avons trouvé tant de qualités ?
Beaucoup d’entreprises sont organisées « en silos », composées d’entités qui se focalisent avant tout sur leurs objectifs propres, plus que sur ceux de l’organisation dans son ensemble.
Fortement décriés aujourd’hui, les silos résultent pourtant de choix d’organisation historiquement fondés. Ils permettent en effet de dédier des équipes à des enjeux importants : l’excellence dans un métier ou le succès sur un marché. Ainsi, lorsque Sony a adopté une organisation en business units en 1993, ces entités ont notablement réduit leurs coûts et accru leurs marges, au point que les profits ont été multipliés par 13 en 4 ans ! Cette organisation favorise aussi la responsabilisation et l’implication des salariés, en répondant au besoin humain d’appartenance à une tribu dont on partage les codes et les objectifs.
Cependant, cette autonomie s’accompagne souvent d’un fort cloisonnement. L’information circule peu au-delà des frontières du silo, les équipes ne savent pas travailler ensemble, voire agissent en rivales. Cela freine à la fois l’apprentissage et la capacité d’unir ses forces pour innover ou pour mener une stratégie concertée. Or ces atouts sont devenus essentiels dans des marchés en forte évolution.
C’est pourquoi de nombreux dirigeants ressentent le besoin de « casser les silos », c’est-à-dire de conduire les entités à coopérer au service des ambitions partagées. Mais on ne renonce pas aisément au confort et au pouvoir conférés par l’autonomie ! Les travaux des experts sur le sujet nous invitent à agir selon trois axes pour relever ce défi :
- Fédérer autour d’enjeux partagés, en responsabilisant les entités sur des objectifs communs clairs et tangibles.
- Créer des passerelles entre entités, en favorisant l’établissement de relations interpersonnelles et en structurant la mise en commun des informations.
- Faciliter la coopération spontanée. Dès lors que les équipes se connaissent et poursuivent des objectifs partagés, elles sont souvent les mieux placées pour identifier comment unir au mieux leurs forces.
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