Promouvoir des valeurs de leadership

De nombreuses entreprises cherchent à développer les qualités de leadership de leurs managers, voire de l’ensemble des salariés. De fait, l’enjeu est majeur. Les recherches montrent que le comportement du supérieur hiérarchique direct a une influence considérable sur l’engagement de ses collaborateurs. De même, le besoin incessant d’innover et de s’adapter suppose de savoir interagir de façon fluide et constructive avec son entourage, et pas seulement de bien accomplir sa tâche ou de bien piloter son équipe. C’est pourquoi la plupart des entreprises investissent en formation, afin de permettre à chacun d’acquérir des réflexes et techniques qui favorisent de tels comportements. Beaucoup cherchent en outre à promouvoir des valeurs partagées – telles que l’esprit d’équipe ou l’écoute. Plus que de former à des techniques qui seront plus ou moins bien appliquées, l’affirmation des valeurs d’entreprise permet en effet d’indiquer clairement quelles natures d’attitudes et de comportements sont attendues de tous.

Une majorité d’entreprises se sont ainsi dotées d’un référentiel de valeurs ou de principes de leadership. Mais leur concrétisation dans la pratique se heurte régulièrement à une difficulté : si la majorité des salariés y adhérent volontiers sur le principe, ils ressentent aussi un profond décalage avec leur quotidien. Certes, notre idéal partagé est la coopération. Mais faut-il toujours coopérer ? Ceux qui réussissent le mieux ne sont-ils pas ceux qui savent tout autant défendre leur intérêt personnel ou celui de leur département ? De même, qui n’a jamais vu un manager reconnu pour ses qualités d’écoute se faire souffler une promotion par un collègue plus assertif ? En réalité, il faut savoir composer avec des impératifs contradictoires. Les idéaux de leadership peuvent paraître bien naïfs. Ce décalage entre discours et réalité génère ainsi du scepticisme, voire du cynisme. Le référentiel de valeurs fait souvent l’objet d’un acquiescement de façade, avant d’être pudiquement mis de côté pour revenir à la « vraie vie ».

Cet écueil n’a rien d’une fatalité. Ce n’est pas parce que l’on vise un idéal que l’on doit réfuter la réalité. Plus la promotion des valeurs tiendra compte de la réalité complexe du terrain, plus elle sera crédible.


Dans cette synthèse :
- Communiquer sur les valeurs de leadership
- Le leadership à l’épreuve des faits
- Quatre pistes pour faciliter l’adoption de nouveaux comportements