Anticiper le changement climatique
De plus en plus d’entreprises prennent conscience des risques climatiques. Comment réviser sa stratégie et son modèle économique pour réduire son exposition et s’adapter à l’objectif de neutralité carbone ?
En 2016, la compagnie pétrolière ExxonMobil a perdu l’un de ses principaux actionnaires : la famille Rockefeller. Les héritiers du fondateur du groupe jugeaient poussive sa stratégie pour sortir des énergies fossiles. Tout un symbole ! Après être longtemps restée cantonnée aux débats d’experts, la question du changement climatique est aujourd’hui omniprésente. Et pas seulement dans les médias ou les enquêtes d’opinion : les régulateurs, les actionnaires, les consommateurs exercent aujourd’hui une pression croissante sur les entreprises pour qu’elles assument pleinement leurs responsabilités climatiques.
De fait, les risques climatiques, longtemps largement considérés comme virtuels, se manifestent désormais concrètement. AT&T, par exemple, a dépensé 874 millions de dollars en réparations en l’espace de trois ans, à la suite de catastrophes naturelles que l'entreprise attribue au changement climatique. La société de réassurance Swiss Re a vu grimper significativement les indemnisations liées à des épisodes climatiques extrêmes : 2,7 milliards de dollars de plus qu’anticipé en 2017. Même quand les entreprises ne sont pas touchées directement, elles commencent à pâtir des effets en chaîne : volatilité des prix des denrées alimentaires liée à des épisodes de sécheresse plus intenses et plus fréquents, instabilité géopolitique, difficultés d’approvisionnement, etc. Les scientifiques ont établi que ce type de répercussions allait certainement s’amplifier dans les décennies à venir. Les entreprises doivent donc anticiper des perturbations telles que des cycles saisonniers modifiés, une baisse des rendements agricoles ainsi que de la productivité des salariés travaillant en extérieur, une concurrence accrue, voire des conflits, pour l’usage des ressources rares.
En parallèle, les régulateurs du monde entier se rangent derrière les recommandations du GIEC – notamment d’atteindre la neutralité carbone à horizon 2050 pour éviter les scénarios les plus sombres. Plusieurs grandes entreprises préfèrent devancer ce changement que le subir : elles s’engagent sur des échéances plus ou moins proches et commencent à décarboner leurs opérations. C’est le cas, par exemple, de H&M, Toyota, Schneider Electric, Vinci, etc.
Pour beaucoup d’entreprises, la question actuelle n’est donc plus : « Devons-nous engager une transformation bas carbone ? », mais plutôt : « Comment le faire ? ». Nous avons rassemblé ici des conseils pour nourrir leurs réflexions.
Dans cette synthèse :
– Évaluer son exposition aux risques climatiques
– Cinq conseils pour construire sa stratégie climat
– Parler du risque climat à des non-convaincus
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